Deux compagnies aériennes poursuivies en justice pour avoir vendu des sièges côté hublot… «sans hublot»

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Aero-News (compagnies aériennes) – Aux États-Unis, deux passagers ont décidé de poursuivre en justice United Airlines et Delta. En cause : des sièges prétendument situés côté hublot… mais sans la moindre visibilité. Une affaire ubuesque qui soulève la question de la transparence dans la réservation de certains vols.

Un siège côté hublot, c’est un peu le Graal du passager économe : la promesse d’un peu d’intimité, de ciel bleu et de photos au-dessus des nuages. Mais chez United Airlines et Delta, cette place stratégique vire parfois à la mauvaise surprise. Aux États-Unis, deux passagers viennent de déposer plainte contre les compagnies pour une pratique qu’ils jugent trompeuse : avoir payé un supplément pour un siège avec hublot… alors qu’il n’y avait pas de hublot.

L’affaire pourrait faire sourire — si elle ne concernait pas potentiellement plus d’un million de clients, selon les avocats à l’origine de ces recours collectifs. Car l’absence de hublot ne serait pas un cas isolé. Sur certaines configurations d’appareils (notamment des Boeing 737 et des Airbus A321), certains sièges latéraux n’ont tout simplement pas de fenêtre. Mais continuent pourtant d’être proposés comme «window seats», avec supplément à la clé. Tarif observé : entre 30 et 100 dollars par passager.

Un petit hublot… à prix fort

Le plus étonnant ? Ce détail est rarement signalé lors de la réservation. Pas d’astérisque, pas d’alerte sur les plans cabine des compagnies incriminées. Résultat : à l’embarquement, certains découvrent avec stupeur qu’ils ont payé un extra pour… une cloison aveugle. Seules certaines compagnies — Alaska Airlines, par exemple — mentionnent clairement les rangées sans hublots.

Les plaignants, eux, dénoncent une publicité mensongère et réclament réparation. Au-delà du désagrément esthétique ou du selfie manqué, c’est surtout la tarification opaque de certaines options qui pose question. À l’heure où tout ou presque se monnaye à bord, jusqu’au bagage cabine, le hublot devient à son tour un privilège optionnel — parfois virtuel.

Comment éviter les sièges vendus comme «côté hublot»… sans hublot ?

Pas de dédommagement prévu à ce jour, ni de commentaire des compagnies aériennes concernées. Mais l’affaire, relayée dans toute la presse américaine, risque de faire école. Et d’inciter les voyageurs à scruter les plans cabine avec plus d’attention.

Pour éviter la déconvenue, consulter les plans de cabine est indispensable — mais gare aux pièges. Site longtemps plébiscité, SeatGuru reste parfois employé comme référence. Pourtant, de nombreux passagers expérimentés le jugent désormais peu fiable : cartes obsolètes, configurations erronées, sièges signalés comme «avec hublot»… mais murés. Mieux vaut ne pas s’y fier les yeux fermés.

L’idéal quand on a du temps ? Croiser les sources : ajouter à SeatGuru des outils plus rigoureux comme aeroLOPA ou SeatMaps, qui offrent des plans actualisés, ou vérifier directement auprès de la compagnie, en phase de réservation ou dans la gestion de dossier.

Un cas emblématique ? Sur certains Boeing 737‑800 de Ryanair, le siège 11A, présenté comme «window seat», n’a tout simplement aucune fenêtre. Une blague de mauvais goût, relayée sur les forums et réseaux sociaux depuis des années. Depuis, la compagnie a fini par corriger l’erreur en l’indiquant clairement. Mais à l’échelle de l’industrie, le flou demeure.

Alors, si vous tenez à vos clichés de nuages cotonneux, un conseil : gardez l’œil ouvert… dès le choix de votre fauteuil.