Aero-News (Aero-news) – Les autorités camerounaises envisagent d’ouvrir une ligne sur Paris à la compagnie aérienne locale Camair Co. Elles posent des actes concrets pour en faire une réalité dans un avenir proche.
Le gouvernement camerounais a décidé de racheter les parts détenues par le groupe français Geocoton dans la Société de développement du coton (Sodecoton), a révélé le ministre des Finances, Louis Paul Motaze, le mardi 18 novembre devant les députés. Selon lui, cette opération ouvre la voie à une coopération stratégique permettant à la compagnie nationale Camair Co de desservir prochainement Paris, sans avoir à investir dans de nouveaux avions.
En juillet dernier, l’État a validé le rachat de 30 % des actions de Sodecoton détenues par Geocoton, pour un montant de 46 milliards de FCFA. Cette transaction porte désormais la participation du Cameroun à 89 % dans l’entreprise cotonnière, renforçant nettement son contrôle. Geocoton aurait pris cette décision afin de financer l’acquisition d’actions dans la compagnie aérienne française Corsair. « Geocoton se disait qu’avec ces ressources, elle pouvait rapidement réaliser l’opération », explique le ministre des Finances, qui lie ainsi une opération capitalistique dans le coton à un projet de partenariat dans le transport aérien.
Vers une coentreprise Camair Co – Corsair ?
D’après Louis Paul Motaze, Geocoton a entamé des discussions avec Camair Co pour devenir partenaire de la compagnie nationale. « Ça entraînait quoi comme conséquence ? C’est que Geocoton pouvait maintenant faire en sorte que Camair Co ait des vols, par exemple sur Paris, sans que Camair Co ait besoin d’investir dans l’achat ou la location d’avions », précise-t-il.
L’option envisagée serait la création d’une coentreprise entre Camair Co et Corsair. La compagnie française opérerait des vols Douala – Yaoundé – Paris, mais « sous le label Camair Co ». La compagnie camerounaise se concentrerait alors sur le volet commercial — réservations, distribution, communication — en s’appuyant sur les avions et l’expertise opérationnelle de Corsair, sans supporter le coût de nouveaux appareils.
Un projet qui pourrait rebattre les cartes sur la ligne Paris–Cameroun
Corsair a déjà manifesté son intérêt pour la ligne Douala–Paris. Des responsables de la compagnie figuraient dans la délégation de l’aviation civile française reçue à Yaoundé en mai dernier. Si l’accord se concrétise, Corsair pourrait devenir un concurrent direct d’Air France, opérateur historique sur cette liaison très fréquentée, tandis que Camair Co bénéficierait d’une exposition internationale accrue et d’une présence sur un axe stratégique sans lourds investissements.
Ce partenariat inédit pourrait ainsi offrir à la compagnie camerounaise une opportunité de relance, après des années de difficultés opérationnelles et financières, en mutualisant les moyens avec un acteur déjà positionné sur le marché français.






















































































